En juillet, la fête de la bière fera son retour dans la cité de l’Étoile (du brasseur)
Début juillet, l’Espace associatif armentiérois remettra au goût du jour un rendez-vous couru à l’époque dans l’Armentiérois : la Fête de la bière. Retour à la source. Ou plutôt plongée dans le brassin.
La première édition officielle, qui remonte à 1964, s’intitulait « Le Festival européen de la Bière ». Le graphisme de l’affiche de l’époque (que l’on conserve précieusement comme un nectar aux archives municipales) s’inspire de l’esprit de cette fête sur le style des rassemblements bavarois ou de l’Oktoberfest de Munich. On y voit un Gambrinus ventripotent perché sur un tonneau et brandissant son bock en grès, à la manière de la Statue de la Liberté. Quoi de plus logique en ce début des années soixante que de mettre en avant les mousses locales dans un secteur où l’activité brassicole était aussi présente que le tissage. Les brasseurs comme Motte-Cordonnier ou Nord-Europe s’étaient en effet taillé une solide réputation : 68 millions de litres de bière par an à eux deux !
Un galop(in) d’essai
Le premier cru de cet événement annuel, culturel et gastronomique, d’abord appelé « Fête de la bière », a démarré en fait en 1963, le jeudi de l’Ascension pour se terminer le lundi suivant, soit cinq jours d’une ambiance conviviale au centre-ville, de succession de banquets, mais aussi d’orchestres de nationalités européennes. Une grande parade des sociétés de musique ouvrait le bal, avec ses cortèges de majorettes et de voitures publicitaires, à la manière de la caravane du Tour de France. Mais c’est la cérémonie d’inauguration au monument aux morts qui lançait officiellement les cinq jours de festivités sous chapiteaux dressés sur la place Saint-Vaast. Étant donné le succès de ce coup d’essai, le comité d’organisation donna une plus grande dimension à la manifestation suivante, et la simple fête locale devint festival européen.
De fête de la Bière en 1963, le rendez-vous devient en 1964 «Festival européen de la bière».
Dans la cité de la Toile, devenue donc un temps cité de l’Étoile (du brasseur), l’organisation de cette gigantesque fête est née de la volonté de bénévoles de l’Union commerciale interprofessionnelle d’Armentières (UCIA), soutenue par la municipalité et « La Voix du Nord », au profit de la Croix-Rouge française. Les festivités étaient placés sous le vocable d’une héroïne légendaire : « Mademoiselle From Armentières », et donc parrainées par Line Renaud. Pour la seconde édition, en 1964 donc, le compositeur Loulou Gasté, et aussi époux de la Nieppoise, avait composé spécialement pour Armentières une chanson où les paroles de Guy Kelly vantait « Une blonde » d’Armentières.
L'événement a fait partie du folklore armentiérois durant un bonne douzaine d’années avec son lot de vedettes. Le cru 2022 du retour au sources aura lieu le 1er juillet et sera organisé par l’Espace associatif armentiérois à la salle Rostand. Mais ce remake sera d’abord de moindre importance que les éditions des années 60-70. « Il faut d’abord éprouver le concept avant de le développer », indique en effet, prudent, Bernard Haesebroeck, maire. Tout comme une nouvelle recette de bière...
Adamo en 1964 et Dalida en 1966
Parmi les vedettes qui se sont succédé sur le podium de l’Auberge (provisoire) de Mademoiselle from Armentières : Salvatore Adamo, les Surfs (1964), Franck Alamo, Colette Renard (1965), Dalida (1966), ou encore Anne-Marie carrière (1967) et Thierry Le Luron.
Tino Rossi devait participer à l’édition de 1968, mais les grèves de mai en ont décidé autrement et la fête a été annulée.
Les jeunes n’étaient pas oubliés avec un espace dédié et appelé le Palais des copains où se produisaient des formations plus rock.
2 mai 2023, les articles de presse rassemblés et relayés par Patrice LEVANNIER
Comments