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Friche Motte-Cordonnier à Armentières

Friche Motte-Cordonnier à Armentières : du château industriel au nouveau quartier


Les aménagements autour de l’ancienne brasserie-malterie Motte-Cordonnier s’inscrivent dans la requalification de cette friche industrielle du quartier populaire Salengro. Sur la friche Dufour, se construisent en plusieurs lots les logements d’un écoquartier. Deux autres projets vont donner à ce site une seconde vie : la réhabilitation du château industriel en 89 logements de caractère et la naissance tant attendue d’Euraloisirs.


Vue à terme du nouveau quartier : Euraloisirs (à gauche), le Domaine Motte-Cordonnier et autour le nouvel éco-quartier. Crédit Histoire&Patrimoine


Autour du château industriel

La brasserie Motte-Cordonnier, l’une des plus anciennes de France, s’est d’abord installée à Armentières dans une grange, vers 1650, là où de nos jours se situe la rue de Dunkerque. René Motte-Voreux en prend les commandes en 1898. La brasserie, construite rue de Dunkerque en 1891, est ravagée par un incendie en juillet 1917.


René Motte reconstruit sa brasserie dès 1920 au lieu-dit de « l’Étoile », sur un vaste terrain de huit hectares, immédiatement voisin du réseau ferroviaire et de la Lys, avec un quai de 175 mètres. L’industriel imagine un procédé ingénieux avec une malterie dans un bâtiment séparé. Les céréales, acheminées par péniches, sont aspirées au plus haut de l’édifice, avant d’en redescendre en suivant un processus ininterrompu de triage, de germoir ou encore de trempage, et de terminer en malt brassé pour la bière.



En 1922, la fabrication annuelle atteint 50000hectolitres. En 1927: 122000 hectolitres. Photo archives

En 1992, la société belge Interbrew devient propriétaire du site. Le brassage s’arrête en 1993, l’embouteillage en 2001, l’enfûtage en 2003. Et en 2005, la brasserie passe au brasseur Inbev, qui quitte définitivement Armentières en 2009. Les bâtiments et le terrain de 23 000 m2 sont rachetés en 2010 par des investisseurs belges, qui choisissent d’abord d’y établir un pôle de loisirs puis des appartements.

89 appartements d’exception

Dominant l’écoquartier, la Lys et du côté du soleil levant toute la cité de la Toile, le chantier de réhabilitation de la brasserie et de la malterie Motte-Cordonnier est entré dans sa phase cruciale de transformation de ce château industriel en 89 appartements de caractère. En effet, les premiers résidents de ces logements atypiques devraient intégrer les lieux en décembre 2022, là où travaillaient les ouvriers brassicoles.

Coût des futurs appartements d’exception du Domaine Motte-Cordonnier: entre 150000 et 500000€. Crédit Histoire&Patrimoine

L’espace libéré entre les deux bâtiments, classés à l’inventaire des Monuments historiques en septembre 1999, sera occupé par un aménagement paysager planté d’essences locales. Mais hors de question pour l’architecte Hubert Maes, et la cheffe de projet Alexandra Piat, de tout abattre et de supprimer ce qui fait l’âme de ce château industriel dominé par sa tour et son blason étoilé. Ainsi le beffroi avec son étoile du brasseur sera restauré à l’identique, tel un phare éclairant la cité de la Toile. Les mosaïques, ou encore l’escalier art-déco seront aussi préservés. En projet aussi un estaminet ou encore un espace muséal sur le thème de la fabrication des bières Motte-Cordonnier.

À terme, 300 logements dans un écoquartier

La rénovation urbaine de Salengro s’articule autour d’un écoquartier de 300 logements (dont 130 maisons) haute qualité environnementale. Les premières maisons ont été livrées en 2018 sur les cinq hectares de l’ancienne friche de l’entreprise textile Dufour rachetés par la ville en 2007, le long de la rue Pierre-Brossolette. Le terrain a ensuite été vendu par la collectivité à un groupement de trois bailleurs. Le label « écoquartier » engendre donc la mixité sociale, et répond à d’autres impératifs : orientation des logements, norme BBC (bâtiment basse consommation), maison en ossature bois, gestion de l’eau, des déchets, rues piétonnes

Qui dit friche industrielle dit pollution. Sur ce site, 4 000 tonnes de terres polluées ont été retirées tandis que 10 000 tonnes d’une terre peu polluée ont été utilisées pour aménager un merlon le long de la voie ferrée voisine. Cet obstacle, de 250 mètres de long et cinq mètres de haut, permet une meilleure isolation phonique.

La dépollution, qui a coûté 550 000 € TTC, a été prise en charge par la ville, car l’entreprise Dufour avait été liquidée. Mais la ville, qui a acheté ce terrain 400 000 €, l’a revendu 2,2 M €. Une belle opération financière donc, doublée d’une métamorphose heureuse.


9 juillet 2022, les articles de presse rassemblés et relayés par Patrice LEVANNIER




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