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«Pour investir en France, il faut vraiment y croire»

Dernière mise à jour : 1 nov. 2020

Jean-Michel Soufflet : «Pour investir en France, il faut vraiment y croire»

Pour le patron du premier collecteur privé de céréales en France, la profitabilité est meilleure à l’étranger qu’en France, où l’on ne simplifie pas assez la vie des investisseurs.

Quand on se regarde, on se désole, quand on se compare, on se console ? Ce n’est pas toujours vrai. Fermement implanté au niveau mondial (lire ci-après), le Groupe Soufflet est à même de constater que les écarts de rentabilité ne sont pas un mythe. « En malterie, en boulangerie industrielle ou en agriculture, la profitabilité est meilleure à l’étranger », constate simplement Jean-Michel Soufflet. «  On continue en France, parce que nos racines sont françaises mais le constat est là », conclut sans détour le patron du premier collecteur français de céréales sur fonds privés.

L’épidémie de Covid-19 pèse 15% du résultat

La pandémie de Covid-19, tous les secteurs économiques l’ont vue passer, en agriculture comme ailleurs. Pour le Groupe Soufflet, de l’aveu même de Jean-Michel Soufflet et de Christophe Passelande, son directeur général, cette pandémie pèse 15 % du résultat. La position du groupe, par ses activités malt, meunerie, vigne ou agriculture, le place en position privilégiée pour constater les secousses d’un choc économique sans précédent mais la diversification des activités lui a également permis d’en atténuer les effets. Selon les mots de Jean-Michel Soufflet, cette diversité de métiers est « un facteur clé de la résilience du groupe ».

Certains secteurs ne se sont jamais arrêtés (le plateau de Soufflet négoce, par exemple, ou l’activité agriculture), d’autres ont dû se mettre au diapason du confinement. C’est le cas des sandwicheries Pomme de pain, dont certaines n’ont pas rouvert, aujourd’hui : la croissance exponentielle du télétravail, malgré l’afflux nouveau de commandes à domicile, a pesé sur l’activité.

Au niveau du siège nogentais du groupe, au moment du confinement, « on a basculé 80 à 90 % des gens en télétravail » note Christophe Passelande. Le plateau négoce, cœur du réacteur du groupe, comptait par exemple « cinq personnes sur le site ».

« Ce n’est pourtant pas le viaduc de Millau ! »

Huit ans, quand on sait que le nerf de la guerre, en céréales, c’est la logistique ou, plus exactement, les coûts d’approche (tout ce qui permet aux céréales d’arriver, sinon à bon port, au moins au port où elles vont être embarquées pour l’export), c’est long. Et pourtant, ces 30 kilomètres de canal, dont le coût était estimé en 2019 à 347 millions d’euros par Voies navigables de France, permettraient d’améliorer la compétitivité des blés aubois. En péniche, une tonne de blé fait le trajet de Nogent-sur-Seine à Rouen pour une douzaine d’euros, contre 17 en train (selon des chiffres évoqués par Michel Soufflet en 2019, lors d’une réunion de l’association Seine Moselle Rhône).

Pour un exploitant, ces 5 € par tonne peuvent faire la différence, à la fin de l’année. Mais voilà, rien n’est simple. Avec un amusement non exempt d’impatience, le patron du Groupe Soufflet évoque le temps nécessaire « pour faire un pont au-dessus des voies ferrées » à Nogent-sur-Seine… « Ce n’est pourtant pas le viaduc de Millau ! »

Le Groupe Soufflet développe ses filières environnementales

• Avec « Semons du sens », le Groupe Soufflet entame une mue qu’il ne veut pas que cosmétique et se pose en acteur de la transition écologique de l’agriculture. Semons du sens est une démarche transversale qui concerne toutes les productions du groupe. Pour la filière blé, la clé de voûte de cette démarche est la traçabilité « garantie du grain au fournil », voire même accessible par blockchain, pour la filière excellence, qui fournit le grain destiné au farines certifiées Label rouge. Entre 2009 et 2019, le groupe a multiplié par douze les tonnages de farine tracées, les faisant passer de 25 000 à 300 000.

• Le Groupe Soufflet accompagne également la croissance de l’agriculture biologique, pour laquelle il veut s’affirmer en opérateur « du champ à l’assiette ». Dotée de son moulin dédié (Lozanne, dans le Rhône) et de ses propres silos (à Arcis-sur-Aube, par exemple), la filière blé biologique représente aujourd’hui 250 agriculteurs pour une collecte de 25 000 tonnes.

Huit ans, quand on sait que le nerf de la guerre, en céréales, c’est la logistique ou, plus exactement, les coûts d’approche (tout ce qui permet aux céréales d’arriver, sinon à bon port, au moins au port où elles vont être embarquées pour l’export), c’est long. Et pourtant, ces 30 kilomètres de canal, dont le coût était estimé en 2019 à 347 millions d’euros par Voies navigables de France, permettraient d’améliorer la compétitivité des blés aubois. En péniche, une tonne de blé fait le trajet de Nogent-sur-Seine à Rouen pour une douzaine d’euros, contre 17 en train (selon des chiffres évoqués par Michel Soufflet en 2019, lors d’une réunion de l’association Seine Moselle Rhône).

Pour un exploitant, ces 5 € par tonne peuvent faire la différence, à la fin de l’année. Mais voilà, rien n’est simple. Avec un amusement non exempt d’impatience, le patron du Groupe Soufflet évoque le temps nécessaire « pour faire un pont au-dessus des voies ferrées » à Nogent-sur-Seine… « Ce n’est pourtant pas le viaduc de Millau ! »

Le Groupe Soufflet développe ses filières environnementales

• Avec « Semons du sens », le Groupe Soufflet entame une mue qu’il ne veut pas que cosmétique et se pose en acteur de la transition écologique de l’agriculture. Semons du sens est une démarche transversale qui concerne toutes les productions du groupe. Pour la filière blé, la clé de voûte de cette démarche est la traçabilité « garantie du grain au fournil », voire même accessible par blockchain, pour la filière excellence, qui fournit le grain destiné au farines certifiées Label rouge. Entre 2009 et 2019, le groupe a multiplié par douze les tonnages de farine tracées, les faisant passer de 25 000 à 300 000.

• Le Groupe Soufflet accompagne également la croissance de l’agriculture biologique, pour laquelle il veut s’affirmer en opérateur « du champ à l’assiette ». Dotée de son moulin dédié (Lozanne, dans le Rhône) et de ses propres silos (à Arcis-sur-Aube, par exemple), la filière blé biologique représente aujourd’hui 250 agriculteurs pour une collecte de 25 000 tonnes.

• Le Groupe Soufflet en chiffres.

Chiffre d’affaires du 1er  juillet 2019 au 30 juin 2020 : 4,935 milliards d’euros, dont 66 % à l’étranger (contre 4,866 milliards sur l’exercice précédent).

Implantations.  Le Groupe Soufflet est implanté dans 19 pays et compte 59 sites industriels (dont un peu moins des deux tiers en France).

Effectifs. Au 30 juin 2020, le Groupe Soufflet comptait 6 851 employés, dont 4 868 en France.

Agriculture. La collecte 2019 représentait 5,9 millions de tonnes, dont 4,3 en France.

Malt.  Avec 2,3 millions de tonnes, Soufflet malt est le deuxième malteur commercial au monde et compte 27 malteries, dont 19 à l’étranger.

Meunerie. Avec 828 236 tonnes de farine, dont 644 220 produites en France, et neuf moulins, Soufflet meunerie est un acteur important d’une filière meunière française en perte de vitesse.

Articles de presse rassemblés et relayés par Patrice LEVANNIER

28/10/2020 de L'est-éclair

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