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Photo du rédacteurJacques Warmel

"On n'est plus une capitale de la bière"

A Schiltigheim, les habitants orphelins de la tour Fischer


Menaçant de s'effondrer, la cheminée de l'ancienne brasserie Fischer, à Schiltigheim (Bas-Rhin), a été rabotée de 39 à 11 mètres de haut, dans la nuit du 31 janvier au 1er février. Les habitants voient tomber un nouveau symbole dans la ville des brasseurs.


Les travaux ont duré toute la nuit pour déconstruire la cheminée Fischer, à Schiltigheim, près de Strasbourg. 28 mètres de briques ont été retirés, l'édifice n'en mesure plus que onze désormais. Les résidents délogés mardi à cause de la menace d'un effondrement ont pu rentrer chez eux. Au lendemain des travaux, les Schilikois affichaient une certaine nostalgie.

"Je suis très émue", sourit Francine en levant la tête vers l'ancienne usine. Résidente d'un bâtiment adjacent, elle a entendu le début de l'agitation depuis chez elle et a découvert, mercredi matin, le résultat des travaux : "Ca fait bizarre, on passe devant tous les jours", glisse la retraitée de 66 ans. "Avant il y avait plein de brasseries ici, mon mari a travaillé à Adelshoffen pendant trente ans, mon frère a été aussi à Fischer puis à Heineken. Maintenant ça va être Heineken qui va fermer. Pour moi, on n'est plus une capitale de la bière comme avant."


"Une partie du patrimoine en miettes"

Les passants s'arrêtent pour tirer les bâches qui obstruent la vue sur le chantier. Certains prennent une photo. "Je voulais expliquer ce qui s'était passé à mes enfants", raconte Jennifer, "on n'habite pas ici depuis longtemps, alors on espère que les deux autres cheminées vont tenir le coup." La même idée est venue à Julia, accompagnée de son fils Kylian. Sa mère est très touchée elle aussi : "Mes ancêtres ont construit, travaillé et vécu avec Fischer. C'est une partie du patrimoine qui tombe en miettes."

Cette tour, pour Marc aussi c'est un souvenir qui s'évapore : "C'est pratiquement la seule chose qui restait, cette belle cheminée. C'était agréable à voir." Ce retraité de la restauration aimerait voir le monument reconstruit mais n'y croît pas. La municipalité n'exclut pourtant pas cette option**.** Impossible cependant de réutiliser les briques d'antan, transformées en poussière pendant le chantier car trop fragiles.

Un cabinet d'expertise mandaté par le promoteur Cogedim viendra sur site vendredi 3 février pour tenter de déterminer ce qui avait provoqué l'affaissement de la tour Fischer.


mercredi 1er février 2023, les articles de presse rassemblés et relayés par Patrice LEVANNIER



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